PLAN D’ACTION NATIONALE SUR LE HANDICAP Les handicapés attendent avec impatience les 47,3 milliards

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Assaillis par les difficultés, les personnes vivant avec un handicap espèrent que la mise en œuvre prochaine du plan d’action nationale sur le handicap, doté d’une enveloppe de 47,3 milliards de francs Cfa, leur permettra de voir l’autre bout du tunnel.

Le forum du département de Rufisque est inclusif, selon certains participants ayant pris part, hier, au panel consacré à la situation des personnes vivant avec un handicap, sous le thème : “La citoyenneté de cette couche vulnérable de la population.’’ Le président des associations des personnes handicapées du Sénégal est de ceux-là. Yatma Fall estime que “si le plan national sur le handicap est appliqué, la souffrance des personnes handica- pées sera allégée”.

Le directeur des personnes handicapées, au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Mamadou Lamine Faty, lui répond que ce n’est plus pour longtemps. Il annonce la prochaine mise en application du plan d’action nationale sur le handicap avec 47,3 milliards de francs Cfa. Le directeur d’ajouter que les bénéficiaires ont accès à des bourses familiales et à la CMU. Et que le dernier recensement général a répertorié environ 800 000 personnes handicapées, soit 5,9 % de la population sénégalaise.

Mais Yatma Fall a du mal à se fier à ces chiffres. De ce fait, il est d’avis que la prise en charge des personnes vivant avec un handicap est faussée par l’absence de données statistiques fiables, du fait qu’il y a une différence de chiffres entre ceux fournis par la Banque mondiale et ceux donnés par les autorités étatiques. Au moment où, alors que les services nationaux parlent de 5,9% de prévalence, l’organisation mondiale de la santé (Oms), elle, table sur un chiffre de 15,5 %. Ce qui ne permet pas, à l’en croire, de cerner concrètement le problème lié à la prise en charge des handicapés au Sénégal.

Ainsi, malgré les efforts de l’Etat du Sénégal pour satisfaire les personnes handicapées, il demeure le problème d’accès aux soins de santé. “L’appareillage reste toujours cher. Et il est très difficile pour un handicapé moteur de se déplacer sans ces outils”. Faisant toujours le diagnostic des maux auxquels sont confrontés ses mandants, le président de l’associa- tion des handicapés moteurs du Sénégal renseigne que la prise en compte sur le plan éducatif et de la formation laisse à désirer. Même cas de figure pour ce qui concerne les infrastructures publiques qui sont ne pas, selon lui, pour la plupart adaptées pour permettre un meilleur accès.

Pis, fait remarquer Yatma Fall, l’emploi et l’insertion sociale sont une denrée rare chez ses camarades qui, pour la plupart, se résignent à s’adonner à la mendicité qui devient, par conséquent, leur unique recours pour vivre. Cependant, fait-il remarquer, depuis un certain temps, les personnes handicapées bénéficient de certains avantages. Et le plus décisif a été la carte d’égalité des chances. Malheureusement, poursuit-il, “les services qu’elle est censée octroyer ne sont pas encore effectifs”.

PAPE MOUSSA GUÈYE (RUFISQUE)

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