Me Sidiki Kaba, ministre des Affaires étrangères : « Rester dans le peloton de tête des pays les plus respectueux des droits de l’homme »

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En 7 minutes, Sidiki Kaba, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, a tenu, en haleine, hier, la grande salle des droits de l’Homme et des civilisations, à l’occasion de sa participation à la 37ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies, à Genève.

GENEVE-(Suisse) – «Le Sénégal, fidèle à une longue tradition puisée dans sa culture de tolérance, de respect de la différence, continuera de rester dans le peloton de tête des pays les plus respectueux des droits de l’homme. C’est dans ce cadre d’ailleurs que notre pays soumettra son rapport à la 31ème session de l’Epu (Ndlr Examen périodique universel), en novembre 2018»,  a martelé   le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Maître Sidiki Kaba. Il a ainsi réaffirmé l’ancrage du Sénégal dans le concert des nations respectueuses des droits de tous les humains. C’est, dit-il, l’esprit de la politique menée par le chef de l’Etat Macky Sall et son gouvernement avec le concept d’un Sénégal pour tous, un Sénégal de tous» qui a pour ambition d’améliorer, chaque jour, davantage, les conditions de vie des concitoyens.

Me Kaba a assuré que le Sénégal continuera d’accorder une attention particulière aux droits de l’enfant, des femmes et des personnes âgées, des personnes handicapées mais aussi à l’élargissement des espaces de libertés et la promotion des droits économiques et sociaux.

S’agissant des enfants, le Sénégal est alarmé par le dernier rapport de l’Unicef qui indique que plus de 250.000 enfants sont impliqués dans les conflits armés. « La place de ces enfants est dans les écoles ou dans les centres de formation. Il nous faut donc trouver des solutions pour mettre un terme à l’enrôlement des enfants dans les conflits », a plaidé Maître Kaba. La question des enfants dans les conflits armés, sera abordée d’ailleurs par la présente session.

Concernant les personnes handicapées, le Sénégal, en tant qu’Etat partie à la Convention sur les droits des personnes handicapées, a pris d’importantes mesures pour renforcer les droits de cette couche vulnérable, a souligné le ministre.

A côté de la loi d’orientation sociale, n° 2010-15 du 6 juillet 2010, cadre de référence du dispositif institutionnel en matière de prise en charge et d’intégration des personnes handicapées, le gouvernement du Sénégal a aussi institué la Carte d’égalité des chances qui est une mesure à fort impact social. «Elle consiste en un système de protection sociale qui leur offre des avantages multiformes dans les domaines de la santé, de l’appareillage, du transport, de l’éducation, de la formation, des financements, de l’emploi, entre autres.  A ce jour, 50.000 cartes ont été établies au profit des personnes handicapées», a précisé Maître Kaba.

Protéger les migrants et les refugiés
S’agissant des migrants et autres réfugiés, «notre devoir est de protéger ces personnes confrontées à de nombreuses difficultés qui ont pour nom xénophobie, négation de leurs droits, discrimination, bref toutes sortes de pratiques jugées inhumaines et dégradantes qui contribuent à les fragiliser et à les rendre vulnérables», a -t-il martelé. En vue de mettre un terme à ces difficultés, le Sénégal encourage l’ensemble des parties prenantes à finaliser, courant 2018, les deux Pactes en cours de négociation portant sur la migration et les réfugiés. Ceux-ci viendront renforcer les instruments internationaux déjà en place sur ces deux problématiques.

La coïncidence entre la 37ème session du Conseil des droits de l’homme et le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (Dudh) ainsi que le 25ème anniversaire de la Déclaration de Vienne et du Programme d’action (Vdpa), constate Sidiki Kaba «interpelle la conscience de la Communauté internationale sur les engagements pris à l’occasion de l’adoption de ces deux grands instruments, qui sont des références de portée universelle en droits de l’homme». Ainsi, a-t- il appelé la communauté internationale à «travailler ensemble pour préserver le caractère indivisible, universel et interdépendants des droits de l’homme». Il avait fait état de l’importance de l’éducation qui «libère» et du multilatéralisme. «Continuons de refuser le repli identitaire, les discours populistes, xénophobes et extrémistes», pour ne pas éteindre l’espoir né de la création, en juin 2006, du Conseil des droits de l’Homme sur les cendres de la Commission. Rappelons par ailleurs que le Conseil des droits de l’homme incarne le 3ème pilier fondamental des Nations unies, aux côtés de la paix et de la sécurité internationales et du développement.

Notons que le Sénégal, par la voix de Me Kaba, a eu le privilège de s’adresser, dans la matinée, au Segment de haut niveau du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu. Une place de choix bien mérité au vu de la brillante élection de ce pays, en octobre dernier, pour la période 2018-2020.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE

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